----- Original Message -----
 
Toi qui a la plume facile ;-)) ne pourrais-tu pas écrire une promotion pour
le pilotage pendulaire par les filles beaucoup reculent par peur de ne pas
être aptes physiquement
Salut la mouette

LOUIS

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C'est de la provoc', ça, Messieurs...

Au début, je ne me suis même pas posé la question. C'est un copain qui m'a
dit:"Mais c'est vachement sportif, ton truc", ah bon, j'avais pas remarqué -
faut dire qu'au début, l'instructeur, pas fou, fait piloter dans des
conditions calmes.

Ou du moins essaie. Cet été, ce sont plutôt les planeurs qui ont été gâtés,
et chez nous dans les Hautes Alpes, on ne peut pas dire que les conditions
aérologiques ont été calmes, même le matin tôt et même le soir tard.
Demandez à Titi, notre vélivole, il a suivi de loin ma formation, et il peut
témoigner que certains jours, ça "tapait" dur, toute la journée.

Mais bon, tant qu'il y a l'instructeur à bord, on se dit qu'il est là pour
rattraper les sautes d'humeur du chariot, tout va bien. Le plus frustrant,
c'est quand vous vous battez avec votre trapèze, un coup à droite, un coup à
gauche, et ça monte, zut, non, ça descend, hé, là ça va plus, que vous êtes
crispé sur la barre, et que l'instructeur vous dit calmement :"Lâche le
trapèze" "Mais enfin, si je lâche, ça va partir n'importe comment !"
"Lâche-le, tu verras bien". M'énerve, je lâche, y va bien voir ! Et c'est
exactement comme avec les pannes de micro quand l'informaticien est là, rien
ne se déroule comme prévu. Le chariot se stabilise à peu près, l'aile, elle,
de toute façon elle vole droit, elle s'en fiche, et vous passez une fois de
plus pour une andouille d'élève - mais on est là pour ça, s'pas ?

Le secret quand on est en turbulences, même sévères, c'est de ne rien faire,
juste d'accompagner aux commandes pour éviter les trop grandes amplitudes.
Alors qu'on ne vienne pas me dire que c'est sportif, puisqu'il n'y a rien a
à faire.

Une fois, oui, j'avais mal aux épaules en revenant de vol. J'étais allée en
solo au rassemblement des constructeurs amateurs de Carpentras, le samedi
matin. Tallard - Carpentras, 1h10 de vol avec le machin. A l'aller, calme,
tout va bien. Au retour vers 14h, hum, que voici de délicieuses conditions
pour les planeurs, les deltas, les parapentes ! Ils étaient tous en l'air,
les coquins. En revanche, moi, je me suis fait "brasser" sévère. Je monte
jusqu'au FL85, tout pareil. Je redescends pour voir (et parce que je me
caille), la même chose en bas. Bon, ben, alors faut accepter que ça bouge,
et laisser faire en donnant plus ou moins l'axe par où on veut aller.
D'accord, à l'arrivée, j'avais un peu mal en haut du dos. Mais sans doute
était-ce de ma faute et m'étais-je trop crispée pendant la première partie
du vol.

Et il paraît que mon aile est lourde et peu maniable. Je ne peux pas juger,
mais si c'est le cas, les autres ailes doivent être trop faciles !

Ensuite, c'est vrai, on est à l'air libre, alors quand il fait froid, on a
froid. Mais croyez-moi, bien équipé, c'est très supportable, et c'est une
grande frileuse qui parle. Ce n'est pas pire qu'en moto, voire mieux, car on
dépasse rarement les 110 km/h. OK, les petits doigts sont gelés au bout
d'une heure à 4°, mais il existe toute une panoplie de moyens pour éviter ça
: chauffe-papattes, gants himalayens, crèmes diverses.

On peut peut-être qualifier l'activité pendulaire de sportive, car elle
nécessite une bonne préparation avant le vol : équipement, cartes
accessibles, GPS et radios programmés, nav bien assimilée et déroutements
prévus à l'avance. Rien à voir avec le fait de sauter dans un avion et de
faire la nav en cours de vol. Mais réellement, sur le plan physique, il n'y
a rien d'impossible pour une fille, même un petit gabarit pas musclé, à
aller penduler avec les autres.

Il faut néanmoins renoncer aux jolis ongles longs polis et vernis, et au
brushing impeccable. Quant au maquillage, il vaut mieux le prévoir
"waterproof", une entrée d'air sous le casque pouvant faire pleurer, et là,
je ne vous dis pas la cata à l'arrivée. Les bagues sont également à
proscrire, à mon avis, sous peine de gagner des ampoules gênantes. Après,
c'est clair qu'on ressemble plus au bonhomme michelin qu'à un top model
quand on a fini de s'équiper pour combattre le froid. On n'a rien sans rien,
le pendulaire, ça se mérite - et c'est sans doute pour cela que c'est si
intéressant...

Le meilleur moyen pour convaincre les filles qu'elles sont tout à fait
capables de piloter un pendulaire sans avoir besoin de muscles de débardeur,
c'est encore de leur faire essayer le pilotage de l'engin en place avant. Je
ne suis pas loin de penser que ce type de pilotage est très féminin,
instinctif et sensuel. Peut-être devrait-il même être réservé exclusivement
aux nanas ?

Bons vols à toutes et tous !

@nne

PS : ça te va, comme promo ? Je peux en rajouter encore, mais l'essentiel
est dit !